À travers mon travail je cherche une réponse plus complète à cette question. Pour cela je mets en corrélations ou je confronte plusieurs types de représentations de natures variées. J'assemble ces représentations scientifiques, artistiques, mythologiques... Mes pièces plus que des synthèses ressemblent à des chimères. L'assemblage de ces différents types de représentations ne crée pas du sens, il crée un décalage, une bizarrerie.

Je m'attache généralement à des animaux simples et/ou méconnus. Ces animaux bien qu' inhabituels (radiolaires, bactéries) ou repoussants(insectes, acariens) m'éloignent d'un «risque anthropomorphique ou zoomorphique» du moins pour un temps, car je ne peux m’empêcher, finalement de voir en eux des animaux plus familiers.

J’opère alors plus ou moins volontairement un mixage inapproprié entre des représentations scientifiques de ces animaux et des représentations beaucoup plus fantaisistes auxquels ils me font penser.

La bizarrerie de mes pièces ne vient pas des animaux auxquels je m'attache, mais de ces mixages. Ces mixages qui rappellent de façon ironique que le tout est différent de la somme des parties. Mes pièces plutôt que de répondre par des affirmations à la question «qu'est ce que l'Animal?» , disent qu'il n'est pas ou pas que ce que l'on en fait ou sait.